Comment fonctionnerait Cigéo ?
Cigéo permettrait de confiner environ 83 000m3 de déchets radioactifs à vie longue pour plusieurs centaines de milliers d’années. C’est le principe du stockage géologique profond.
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Gouvernement Liberté, Égalité, Fraternité
Cigéo permettrait de confiner environ 83 000m3 de déchets radioactifs à vie longue pour plusieurs centaines de milliers d’années. C’est le principe du stockage géologique profond.
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Les zones de stockage seront situées à 500 mètres de profondeur. Il s’agit d’alvéoles creusées dans la roche. Les déchets seront acheminés dans leurs alvéoles de manière robotisée. Des capteurs installés dans l’installation permettront de surveiller l’évolution des conditions de stockage.
Les déchets sont conditionnés et préparés par le producteur avant d’être envoyés sur le site de Cigéo. Ils seront ensuite contrôlés et préparés avant leur stockage dans les alvéoles.
Le site de stockage Cigéo est construit en grande profondeur à 500 mètres sous terre, au sein d’une couche d’argile de plus de 140 mètres d’épaisseur.
En 1994, des investigations ont été menées sur quatre sites candidats (dans le Gard, dans la Vienne, en Meuse et en Haute-Marne) afin d’installer un laboratoire souterrain pour étudier la faisabilité d’un stockage profond. Les études préliminaires ont montré que la géologie des sites de la Meuse et de la Haute-Marne était particulièrement favorable.
L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a étudié cette roche dans son laboratoire souterrain de Meuse/Haute-Marne pour s’assurer qu’elle possède toutes les propriétés de confinement requises à très long terme.
Cette couche de roche dure argileuse du Callovo-Oxfordien s’est déposée il y a environ 160 millions d’années. Elle est à la fois épaisse, homogène sur une grande surface, très peu perméable et située dans un environnement géologique stable (à très faible sismicité), sans faille. Elle s’avère donc adaptée pour isoler le stockage des perturbations de surface (intrusions humaines, glaciations, érosion) et pour confiner la radioactivité.
Compte tenu de la très longue durée de vie des déchets, au cours du temps, les colis vont se dégrader, perdre leur étanchéité et par conséquent relâcher des éléments radioactifs au sein de la couche d’argile. Le rôle de la roche, barrière géologique naturelle entre le stockage et l’environnement, est de piéger ces éléments suffisamment longtemps et de ralentir le déplacement des éléments les plus mobiles, par exemple, le chlore 36 et l’iode 129.
Ainsi, en parallèle de leur lente migration, la dangerosité des déchets radioactifs diminuera au fil du temps, car la radioactivité décroît naturellement. Du fait de la quasi imperméabilité de l’argile, la plupart des éléments radioactifs n'atteindront jamais la surface. Ceux qui l'atteindront, au bout de milliers d'années, présenteront un niveau de radioactivité infime, nettement inférieur à celui de la radioactivité naturelle, sans danger pour l'homme et l'environnement.
A la fin de son exploitation (estimée aux alentours de 2150), la sûreté à long terme de Cigéo repose sur la fermeture définitive de l’installation souterraine. La fermeture devrait se faire en plusieurs étapes, de l’obturation des alvéoles de stockage jusqu’au scellement des puits et des descenderies. Une fois le site scellé, la sûreté du stockage sera alors assurée de manière passive (sans intervention humaine), grâce à sa conception même et au choix du milieu géologique, qui constitue une barrière naturelle sur une échelle de temps extrêmement long.
Bien que la sûreté de Cigéo ne repose pas sur le maintien de la mémoire après 500 ans, il est néanmoins conçu avec l’objectif d’en conserver une trace et de la transmettre aux générations futures le plus longtemps possible. Une surveillance sera maintenue après la fermeture, aussi longtemps que la société le jugera nécessaire.
Il y a une responsabilité collective pour éviter d’éventuelles intrusions, volontaires ou accidentelles, dans plusieurs siècles ou plusieurs millénaires. En croisant des disciplines aussi variées que l’archéologie des paysages, la linguistique, le vieillissement des matériaux, l’archivistique et les sciences humaines et sociales, l’Andra travaille sur plusieurs pistes associant messages, supports physiques et relais.
Objectif : conserver et transmettre la mémoire du site et les enjeux de sûreté aux générations futures, à très long terme afin que nos lointains descendants trouvent et comprennent les informations que nous leur aurons laissées sur Cigéo.
Toute l’histoire de Cigéo ne sera pas figée dès le départ. Le Parlement a inscrit le principe de réversibilité dans la loi du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des déchets radioactifs, puis l’a détaillé dans la loi de 2016. Cigéo devra être réversible pendant au moins 100 ans.
L'enjeu est d'offrir aux générations futures la possibilité de faire évoluer les modes de gestion des déchets radioactifs, de modifier tout ou une partie des plans, des méthodes et des techniques prévues initialement en fonction des avancées scientifiques, technologiques et sociétales.
Le principe de réversibilité sera mis en œuvre par la progressivité de la construction de l’installation, l'adaptabilité de la conception et la flexibilité d'exploitation du stockage. Elle inclura la possibilité de récupérer des colis de déchets déjà stockés selon des modalités et pendant une certaine période.
Sur le plan technique, la réversibilité se traduira par les dispositions suivantes :
Enfin, l’Andra a proposé d’associer la société civile à la définition d’un schéma et de modalités de gouvernance qui seront présentés dans la demande d’autorisation de création du stockage et qui viseront à associer les parties prenantes à la mise en œuvre du principe de réversibilité.