Quels déchets seraient stockés à Cigéo ?
Cigéo permettrait de stocker les déchets radioactifs les plus dangereux. Ils concentrent 99% de la radioactivité totale des déchets produits en France. Explications.
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Gouvernement Liberté, Égalité, Fraternité
Cigéo permettrait de stocker les déchets radioactifs les plus dangereux. Ils concentrent 99% de la radioactivité totale des déchets produits en France. Explications.
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Les déchets radioactifs sont des substances radioactives pour lesquelles aucune utilisation ultérieure n’est envisagée. Ils contiennent en général un mélange de radionucléides. Suivant l’intensité des rayonnements ionisants qu’ils émettent, ils peuvent présenter un risque plus ou moins important pour l’Homme et l’Environnement. Étant donné les caractéristiques particulières des ces déchets, ils sont gérés dans des filières et des installations spécifiques.
Les déchets radioactifs sont classés en six catégories selon deux critères principaux : leur niveau de radioactivité (exprimé en Becquerel, Bq) et leur durée de vie, ou période radioactive, qui correspond à la vitesse à laquelle décroît leur radioactivité (voir infographie ci-dessous).
Les déchets dits « à vie courte » perdent l’essentiel de leur radioactivité en 300 ans environ. En revanche, la radioactivité des déchets à vie longue peut persister sur des dizaines voire plusieurs centaines de milliers d’années.
Les déchets qui seront stockés dans Cigéo présentent à la fois un niveau de radioactivité élevé et une durée de vie importante. Ils regroupent les deux catégories de déchets les plus dangereux, à savoir :
Ces deux catégories ne représentent que 3% du volume total des déchets radioactifs produits en France mais concentrent plus de 99% de la radioactivité totale. Le projet Cigéo consiste à les enfouir dans des formations géologiques stables et profondes adaptées à la gestion des risques à très long terme.
Cigéo est conçu pour stocker l'ensemble des déchets radioactifs HA et MAVL produits par les installations françaises depuis le début des programmes nucléaires jusqu’à aujourd’hui. En pratique, l’essentiel de ces déchets provient du parc de réacteurs de production EDF et des opérations de traitement des combustibles usés.
Pour fonctionner, les réacteurs nucléaires sont chargés avec des assemblages de combustible. Une fois usés, ces assemblages sont traités, au sein de l’usine Orano de La Hague (Manche). Ce traitement permet de récupérer l’uranium et le plutonium contenus dans le combustible en vue de les recycler. Les résidus non valorisables obtenus lors de ce processus constituent l’essentiel des déchets HA qui ont vocation à être stockés dans les galeries souterraines de Cigéo.
Les déchets MA-VL sont également en grande partie issus du traitement des combustibles. Il s’agit plus particulièrement des éléments de structure des assemblages usés. Dans une moindre mesure, ils sont aussi issus de la maintenance des installations nucléaires et du traitement des effluents liquides qu’elles génèrent.
L’exposition directe aux rayonnements ionisants (ou irradiation) et l’ingestion de substances radioactives (via l’air ou les aliments) constitue un risque pour la santé dont l’importance dépend de la dose reçue. Gérés de manière inadaptée, les déchets de haute et moyenne activité à vie longue peuvent générer des doses très élevées. Quelques secondes sans protection à proximité d’un déchet HA peuvent ainsi suffire pour recevoir une dose létale. C’est pourquoi ils sont conditionnés dans des colis limitant la dispersion des substances radioactives et sont entreposés dans des installations spécifiquement conçues pour prévenir les risques d’exposition du public et du personnel en charge de leur gestion.
Les déchets HA et MA-VL sont temporairement entreposés dans des bâtiments industriels dédiés, au sein d'installations nucléaires localisées notamment sur le site Orano de La Hague, le centre de Marcoule (Gard), le centre de Cadarache (Bouches-du-Rhône), le centre CEA de Valduc et sur les sites d’exploitation du groupe EDF (notamment l'installation Iceda).
Au préalable, les déchets sont conditionnés et placés dans des colis de façon à limiter leur réactivité. Selon leur nature et leur dangerosité, ils sont compactés ou piégés dans une matrice de verre, de ciment ou de bitume.
Pour protéger ces colis d’une éventuelle dégradation, les installations dans lesquelles ils sont entreposés sont conçues pour résister aux séismes et aux intempéries et des dispositions sont prises pour prévenir les risques d’accidents (chute, incendie…).
Les exploitants nucléaires ont la mission d’assurer la sûreté de ces installations qui font l’objet de contrôles réguliers de l’ASN.
Les déchets de haute et moyenne activité à vie longue (HA et MA-VL) resteront fortement radioactifs pendant plusieurs milliers d’années et les installations d’entreposage ne sont pas conçues pour maîtriser les risques associés sur une aussi longue période. Ces installations vieillissent et nécessitent des actions de maintenance régulières comprenant notamment des mouvements de colis. La faisabilité et la sécurité de ces mouvements dépend de l’état des colis, ce qui est difficile à prévoir sur d’aussi longues périodes. La poursuite de l’entreposage implique également de transférer la responsabilité de la maîtrise des risques de génération en génération en évitant toute interruption ou défaillance.
Pour ces raisons, l’entreposage n’est pas considéré par les autorités publiques françaises comme une solution de gestion définitive. C'est pourquoi il a été décidé de choisir une solution qui présente une « sûreté passive », c’est-à-dire dont la sûreté est assurée sur le très long terme sans nécessité d’une intervention humaine.
Pour les autres déchets radioactifs, il existe deux installations de stockage exploitées par l’Andra dans l’Aube : le CIRES pour les déchets de très faible activité (TFA) et le Centre de Stockage de l’Aube (CSA) pour les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC). Le CSA a pris la succession du centre de stockage de la Manche (CSM), aujourd’hui en phase de surveillance après avoir reçu son dernier colis en 1994.
Le CIRES, le CSA et le CSM sont des installations de stockage en surface. Elles s’apparentent aux installations utilisées pour le stockage des déchets non radioactifs et constituent une solution de gestion définitive pour ±90 % du volume de déchets radioactifs produits en France.
Pour les déchets de faible activité à vie longue (FAVL), soit ±6% du volume de déchets radioactifs produits à fin 2016, l’Andra a défini des scénarios de gestion afin de mettre à jour la stratégie de gestion globale des déchets FA-VL et a déposé un dossier présentant les options techniques et de sûreté retenues pour un stockage à faible profondeur (à quelques dizaines de mètres de profondeur).
Retrouver toutes les informations sur les déchets radioactifs en France et leurs filières de gestion.
de déchets radioactifs de haute activité sont actuellement entreposés en France.
du volume des déchets radioactifs produits en France sont destinés à Cigéo.
Toutes les informations sur les déchets radioactifs en France et leurs filières de gestion sont disponibles sur le site de l'Inventaire national de l'Andra et sur la page dédiée du site de l'ASN.